vendredi 31 août 2018

fragments de mémoire

ce petit texte pour illustrer mes nouvelles œuvres qui seront exposées au parcours d'artistes de Ramillies (je me situe rue de la Frête à Ramillies chez Sabine, qui m'accueille avec d'autres artistes)


L'écorce et l'arbre
L'arbre et la Terre
La Terre et l'Univers
L'Univers et l'Homme

Tout est en lien, lié, oublié, détérioré….

L'Homme pourra-t-il réparer?
Pour garder intacte la Mémoire?

mardi 23 mai 2017

Mourir pour naître

Je me sens bloquée  dans un noeud.  Le noeud du temps  qui m'empêche le  passage  vers l'espace qui m'est nécessaire.  Mon espace.
Envie de dessiner  ou  de  peindre  un tas de fils  qui s'emmêlent  à  partir dd'un centre.  Centre libre,centre  lumineux.
Espace où  naître. ..
Quand vais-je naître ?
Suis-je le noeud ?
Les fils ne seront pas noirs, je ne suis pas désespérée.
Ils seront de toutes  les couleurs.  Ou blancs sur une toile blanche.
Ou de couleurs  de  feu, feu qui brûlera  le noeud
Qui du noeud ou du feu sera le plus fort?
Me faut-il  mourir pour naître ?
Naître  à  la matière ? A la lumière ?
Faudra -t-il  que mes fils soient  noirs  malgré  tout?

mercredi 25 janvier 2017

Les pas (extrait du chapitre "instants de vie; le temps en suspension)

Une nuit, un homme,une rue, la lumière blafarde des réverbères anciens.

La brume, des murs, l'écho de ses pas.

Des bruits étouffés, des relents.

Un chien errant, indifférent.Des chats aussi, rôdent et s'enfuient à l'approche de l'homme, pour revenir ensuite glaner quelque déchet, traquer une souris.

Parfois, une main derrière une fenêtre obscure, écarte le rideau pour scruter l'homme d'un regard curieux, inquiet.

Peu de temps auparavant, quand exactement il ne sait plus, il était assis chez lui. Puis brusquement s'est levé, a endossé une veste, a ouvert sa porte, humé l'air frais, et sans se retourner est parti,sans refermer derrière lui.

Il marche, il marche.

Des carrefours.... Quel chemin prendre? N'importe lequel, il avance.
Plus de rues..... des chemins, des sentiers.

Parfois il tombe, se prend les pieds dans des racines, se relève.
Arrive dans des culs-de-sac, rebrousse chemin.
Toujours il avance, sans courir.

Une clairière l'invite à se reposer. Une source le désaltère. Des fruits sauvages se proposent à calmer sa faim. Il est bien. Mais n'est pas certain.
Il s'étire, reprend son chemin. S'arrête quelques fois. Ici, il est déjà passé. Il tourne en rond, s'en aperçoit.

Là, un sentier caché, où la verdure a poussé. Mais dans sa poche, un canif lui permet de continuer. Il se taille une ouverture et avance encore.
S'est-il perdu? Il ne se pose pas la question. Quelque chose lui dit que non et l'encourage à persévérer dans sa recherche.

Mais que cherche-t-il? Un but à atteindre. Quel but s'est-il fixé?

Il n'en sait rien, peu lui importe. Il trouvera ce qu'il cherche, puisqu'il ne cherche pas vraiment. Il attend plutôt, mais il n'attend pas immobile. Il attend en bougeant. Ses pas le portent toujours plus loin.

Mais son visage? A quoi ressemble-t-il? Il ne ressemble à nul autre. Ses traits sont mobiles, tantôt inquiets, tantôt soucieux. Tantôt sereins et radieux. ses yeux sont tantôt lumineux, tantôt au regard lointain où se mêlent tristesse et sourire.

Mais où arrive-t-il?
Revoilà le carrefour, la rue, sa maison, la porte ouverte.

Il a marché, emprunté des chemins, des sentiers. S'est arrêté. Le revoilà au point de départ.
Pourtant non, c'est une autre case.

Rompu de fatigue, il enlève ses chaussures et se laisse tomber dans un fauteuil. Demain, il le sait, il repartira vers d'autres horizons.
Il est heureux, il a trouvé ce qu'il cherchait. Il ne l'a pas encore, mais sait comment y arriver.

Pensif, il se demande s'il a réellement parcouru tous ces chemins.N'était-ce pas seulement son esprit qui l'avait emporté si loin? Pourtant, tout cela lui semblait si vrai, si palpable. Il entend encore l'écho de ses pas, revoit chaque endroit.

C'est comme s'il s'était levé et avait emporté tous ses souvenirs, les avait déposés à chaque arrêt, pour s'en défaire... Poids trop lourds à porter. Il était revenu tout léger, ouvert maintenant à ses rêves qu'il voyait au bout des chemins devant lui.

Ce qu'il cherche, c'est là qu'il le trouvera.

Mais qu'a-t-il donc trouvé cet homme?
Si vous voulez le savoir, passez donc devant sa porte, il vous ouvrira.
Installez-vous dans son fauteuil et parlez avec lui. Peut-être vous emmènera-t-il dans ses paroles, parcourir le chemin de vos pensées.


lundi 14 novembre 2016

en ce jour de "grosse" lune, qu'on ne verra peut-être pas, je vous réécrit un passage de mon extrait "forêts"

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La forêt chuchote. La terre raconte :

Les nuits où la lune est ronde et si pleine qu'elle vient à toucher la terre et tracer les clairières.
Ces nuits-là, le hibou vient se poser sans bruit dans les bras tendus, s'accroche à leurs doigts secs ; leurs ombres s'ancrent dans cette rondeur rousse.

Il attend... Elle , lourde des rêves de l'Homme et d' Ailleurs peut-être, se pose et se délivre.
Lorsqu'elle remonte, légère et blanche, le hibou, du bout de l'aile, se laisse glisser sur le velours bleu et soyeux de la nuit vers de funestes agapes.
Plus tard, L'Homme Nu verra à l'intérieur de l'empreinte de lune, germer les rêves qu'elle y aura déposés.

C'est ce que racontent la terre et les forêts.
C'est ce qu'entend la pensée.

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vendredi 14 octobre 2016

Extrait du chapitre "un temps passé"

L'école buissonnière

Gérard Passepoil, élève  de l'institut Saint-Aubin, et ses acolytes Francis et Antoine,ont décidé de trouver un moyen d'échapper au cours de natation la semaine à venir.

Conciliabule dans le coin le plus tranquille de la cour de récréation, à l'abri des regards des frères surveillants. Le préau fera l'affaire, près des portes des toilettes.

Il fut décidé que chacun mettrait son plan sur un petit papier après l'école et d'échapper sous quelque prétexte à la vigilance des parents pour se retrouver devant le petit magasin du coin de la rue.

"Alors, comment fait-on?"

Petit croquis des classes et des couloirs. puis le grand jour....

D'abord, on descend avec tout le monde. Ensuite on traîne un peu à l'arrière.A la salle d'étude, on fait semblant d'accrocher nos manteaux dans le corridor, pour que les pions pensent qu'on reste à l'étude avec les enrhumés.
.Ensuite, vite reprendre les manteaux et courir rejoindre le rang qui attend le car scolaire pour être emmené au bassin de natation.

Dès que le rang se met en route et que les derniers arrivent presque à la grille, on file aux toilettes.

Moment périlleux : la traversée de la cour.Croisons les doigts pour qu'aucun frère d'autres classes ne jette un coup d'oeil, aussi furtif soit-il, côté cour.

Ouf, on y est!

Attendre un peu pour être certains que tout le monde soit embarqué dans le car, sans attendre trop longtemps pour faire croire qu'on court rejoindre la file au cas où un regard traînerait par-là.

Allons-y les gars... au pas de course!

La grille... L'escalier qui descend vers la rue .... et la liberté!

On peut jeter un oeil à l'aise! Rien devant, rien derrière!

La rue à traverser. on pique un petit sprint. Ca y est! On a réussi!
On est les meilleurs!
Le plan a fonctionné comme sur des roulettes.

Les trois compères se félicitent et se font une partie de billes dans le terrain vague un peu plus loin. Histoire de ne pas rentrer trop tôt à la maison, il y aurait des questions.

Le lendemain : la déconfiture!
L'abbé attendait de pied ferme les fuyards!
Une chose à laquelle ils n'avaient pas pensé, les petits emmerdeurs : l'appel et les certificats ou mots d'excuse des parents!

Retenue mercredi, pendant un mois!

mercredi 17 août 2016

extrait de mon livre "Pêle-Mêle" chapitre : Un temps passé

L'organiste

Instant solennel. Monsieur Bernardin entre dans l'église imposante du bourg de Bruoxella.

Monsieur Bernardin était de son vivant un important personnage ecclésiastique. C'était en fait "Monseigneur" bernardin. Bien sûr, les petites gens comme nous étaient souvent effrayés par tous ces grands pontes vêtus de longues soutanes richement brodées d'or.

Monseigneur Bernardin n'était pourtant pas aussi sévère que les autres. Il ne vous envoyait pas le diable pour une miche de pain volée sur la place du marché.

Il comprenait la pauvreté et ses prêches promettant le paradis aux plus petits et pas seulement aux grands, faisait que ses messes étaient suivies avec grande dévotion.

C'est donc avec émotion que les petites gens du quartier vinrent assister sur le parvis de l'église, à son enterrement.

Les autres : prêtres, archevêques ou monseigneurs, se curaient les ongles pendant que l'organiste jouait ses notes de circonstance. En pensée, ils savouraient déjà les somptueux repas qui seraient servis chez le cardinal après la mise en terre.

Vite, tournons la page de partition. Il ne faudrait pas se tromper, ce serait être voué aux flammes de l'enfer bien avant le trépas.

N'empêche,même du coin de l'oeil, le regard porte loin d'ici.

Les enfants de choeur passent entre les rangs pour la collecte obligatoire qui remplira de bon vin les calices.

Et qui donc y met le plus de coeur, à donner cette petite pièce si durement gagnée?.. Les petites gens qui aimaient Monseigneur Bernardin pour son grand coeur et sa compassion !

Les cardinaux et autres de pourpre vêtus, n'ont pas le même regard quand les enfants passent entre leurs robes. Malgré l'orgue, on peut presque entendre les grincements de dents, quand il fallait faire bonne figure et se débarrasser à contrecoeur d'une belle pièce d'or sonnante et trébuchante, si jalousement gardée.

Soulagés que la collecte se termine enfin, les pontes attendent la fin de l'obligation pour savoir qui entrera dans les grâces pontificales et succédera à Monseigneur Bernardin le trop bon!....
Pendant que les dernières notes de l'organiste s'éparpillent parmi les coeurs en chagrin de la populace en guenilles. ....



mercredi 29 juin 2016

extrait du chapitre "rumeurs"

Un cri déchire la nuit


Comme d'habitude, chaque jour Jules et Armand se retrouvent au petit bistro du coin pour leur petit apéro. Tous deux sont octogénaires et "ont bien vécu dans le temps" comme ils disent si bien.

Aujourd'hui, Jules est excité comme un jouvenceau et il attend Armand avec une impatience non dissimulée.

"Dépêche Armand, j'ai quelque chose de juteux à te raconter!"

Sur ce, Armand oublie ses rhumatismes et le voilà bien assis devant sa chope déjà commandée.

"Allez raconte! Qu'est-ce qui t'es arrivé?"

"Ah, mon ami, j'en suis encore tout ému; j'ai repensé à ma Juliette cette nuit et à nos culbutes de jeunesse... qu'est-ce qu'on s'est donnés en ce temps-là!"

"Bon, c'est tout? Juste un petit rêve "érotique" comme on dit maintenant ?"

"Non, attends... Il était trois heures moins le quart du matin,.... c'est à peu près l'heure où je dois vider ma vessie... . je me lève, tout endormi, quand soudain, un cri ! Mais un cri à te faire dresser le poireau Armand ! Bon sang de bonsoir, ma petite voisine à la voix qui porte ! J'ai bien cru que c'était moi qui était dans son lit !
Submergé par l'émotion que j'étais.... Ma Juliette, elle criait commme ça quand j'étais encore plein de sève... et même plus tard aussi !"

"Allez Jules, reprend-toi et vide ton verre ! E t surtout arrête de te vanter et raconte-moi plutôt les détails !"

"........."